Voyager en Europe en train depuis La France
L’objectif de ce voyage est de découvrir les Pays-Bas à travers ses villes plus méconnues de la façon la moins impactante possible pour la planète et la plus flexible pour nous. On se déplacera de ville en ville par le train local, sans arrêt à Amsterdam. Je crois qu’un pays ne se résume pas à sa capitale mais que toute l’âme de celui-ci réside dans le moins connu, l’inattendu, le plus vrai.
Nous partons pour 10 jours à vadrouiller en Hollande méridionale (sud-est du pays). L’intérêt de voyager en train dans cette partie du pays est la proximité des villes entre elles : pas plus de 15 – 20 minutes de trajet à chaque fois.
Le service de train est hyper développé et ils sont surtout très fréquents ce qui permet une grande flexibilité ! Je réservais mon billet sur l’application NS juste avant de partir pour la prochaine ville.
C’est le premier voyage à l’étranger que je fais de bout en bout par le train. Je m’évertue depuis quelques années à prendre le train pour mes déplacements dès que je le peux, et je suis contente d’en faire l’expérience complète en voyage.
Calculer l’empreinte carbone de ses trajets
4,5. C’est le nombre de kg de CO2 émis par personne pour ce voyage de 10 jours aux Pays-Bas par le train… et depuis la France ! En tout, nous avons parcouru 1400 km en train.
Calculer son empreinte carbone avant le prochain voyage, peut aiguiller son choix de mode de déplacement. Il existe de nombreux simulateurs en ligne, notamment celui de l’ADEME qui permet de comparer les moyens de transport.
Jour 1 – Arrivée à Rotterdam
Ce matin de juin, nous partons pour un périple en train aux Pays-Bas. Notre séjour commence au départ de Dijon où l’on prend notre premier train du séjour direction Paris. Nous feuilletons le mini-guide acheté pour l’occasion pour se donner des idées de visites sur place.
Nous changeons de gare à Paris pour prendre l’Eurostar direction Amsterdam. Il passera par Bruxelles, Anvers et Rotterdam notre terminus et point de départ de notre boucle. Nous avons 2h30 de trajet et je commence à écrire ces lignes. Un réflexe pour moi en voyage, comme un besoin de coucher sur le papier ces expériences pour en faire des récits qui durent dans le temps et nos mémoires.
Nous arrivons à Rotterdam sous la pluie et marchons jusqu’à notre hôtel pour découvrir la ville mais nous sommes vite mouillés et devons mettre les capotes de pluie sur nos sacs à dos de rando.
L’hôtel Citizen M est au bord des canaux, il y a des bateaux péniches et des restaurants. Jusqu’à présent nous avons vu beaucoup de buildings et de constructions. Rotterdam a été entièrement reconstruite après la guerre et est donc très moderne en plus d’avoir un port mondialement connu.
L’hôtel est connecté avec check in aux bornes et tablette dans la chambre pour gérer la domotique. Je trouve cela un peu étrange bien que facile d’utilisation. Nous avons vue sur le petit port et les péniches. La pluie s’est arrêtée, nous sortons visiter la ville.
On commence par aller à Markhat Hall, un food court dans une halle immense avec une fresque de fruits et légumes au plafond et des logements tout autour. Il y a de la nourriture des 4 coins du monde. Nous flânons entre les stands et goûtons notre premier morceau de gouda à 55 mois d’affinage, il a le goût du parmesan ! J’en suis très étonnée et c’est un mystère que je me promets de résoudre durant ce voyage.
On continue notre visite en se baladant dans les rues, on entre dans des boutiques de déco et je sens déjà que les Néerlandais sont doués pour ça.
On continue ensuite vers les canaux et la mer, il y a énormément de péniches. Certaines sont des habitations, d’autres pour le transport ou encore des restaurants. Au loin, on voit le pont Erasme, son pilier central est en forme de cou de cygne.
Nous nous dirigeons ensuite vers la rue Witte qui est très animée avec des bars et restaurants, des galeries d’art et boutique de créateurs, des fresques de street art et beaucoup de végétation. C’est clairement le quartier bobo de la ville.
Cela nous emmène jusque vers les musées et le fameux dépôt d’œuvres d’art alors que le Boijmans Van Beuningen est en réfection pendant 7 ans. La structure est très futuriste en forme de vase en verre. L’extérieur est constitué de miroirs et on se voit dedans. On en fait le tour avant de retourner vers le quartier de l’hôtel par les canaux.
Juste à côté se trouvent les maisons cubiques. Un complexe de maisons en cubes penchés, disposés les uns contre les autres. Les cubes vitrés et jaunes sont visibles de très près puisqu’on peut déambuler dans ce quartier futuriste.
Je me demande comment cela doit être de vivre ici et nous trouvons vite une photo de l’intérieur sur internet. Une maison témoin se visite également si le cœur vous en dit.
Jour 2 – Direction Delft
Ce matin, nous nous dirigeons à l’est de la ville, dans un quartier hipster où les cafés, brunchs côtoient les boutiques de mode et galeries d’art. Après le check out de notre hôtel, toujours connecté, sac à dos sur les épaules, nous poussons la porte du numéro 10 coffee qui sert toutes sortes de pâtisseries et sandwichs toastés. Nous prenons des cinnamon twists délicieux, un granola bol et deux sandwichs toastés dont une partie finira en doggybags, tellement ils étaient copieux.
Après être bien rassasiés, nous nous dirigeons vers la gare pour prendre notre train vers la petite ville de Delft à 15 minutes d’ici. Je prends les tickets directement sur l’appli, c’est très pratique. Je vois d’ailleurs qu’il y aura des grèves nationales des trains dans les prochains jours. J’imagine que les Pays-Bas n’échappent pas à la grève des cheminots… Mais cela devrait tomber les jours où nous ne voyageons pas.
Nous passons par la campagne où des chevaux broutent dans les prés qui sont délimités par des canaux et non des barrières. L’eau est omniprésente et les Néerlandais ont appris à la détourner pour en faire leur alliée. Nous arrivons à Delft aux alentours de midi et nous délestons de nos sacs dans l’hôtel Bridges au bord des canaux, avant le checking à 15h.
Nous partons à pied visiter la ville qui est typique des Pays-Bas. Canaux, rues pavées, façades en briques et vélos se côtoient dans une ambiance paisible et fleurie. Des nénuphars flottent dans les cours d’eau et nous voyons beaucoup de poules d’eau et leurs petits. Ce doit être la saison des naissances.
Nous déambulons attirés par certaines ruelles et croisons sur notre chemin l’ancienne église et son clocher penché, la plus ancienne maison de la ville à la façade recouverte de blason, un ancien moulin à vent et les portes de la ville avec pont-levis. La place centrale nous paraît immense avec l’hôtel de ville et la nouvelle église. Tout cet espace contraste avec les petites rues tout autour. Nous tombons également sur une place arborée avec beaucoup de bars très sympas.
Le soleil joue à cache-cache et nous nous faisons surprendre par quelques averses. Le vent est aussi bien présent mais cela n’enlève pas son charme à la ville.
Nous flânons ensuite dans les boutiques de céramiques peintes avec le fameux bleu de Delft et celles de Gouda, aux nombreuses déclinaisons. Nous les jugeons finalement d’attrape touristes et préférons aller boire un verre en terrasse sur une petite place arborée.
Après l’apéro, nous avions envie de tester un restaurant repéré au préalable, T’Postkantoor. Il s’est révélé être une super adresse avec une salle immense à la déco récup et beaucoup de petites alcôves. Il y a aussi une grande cour intérieure, mais nous mangeons au bar, faute de places. J’ai pris deux entrées très raffinées, sashimi de saumon et carpaccio de bœuf et mon copain, un steak avec légumes qui étaient très bons.
Nous prenons des infusions avec des morceaux de gingembre puis retournons à l’hôtel par les canaux. Il ne fait pas nuit avant 22 h à cette époque de l’année et c’est très agréable de pouvoir profiter des journées plus longtemps.
Jour 3 – Journée à La Haye
Nous nous réveillons après une nuit au bord des canaux mais aussi des bars et donc un sommeil plus agité que la veille. Nous avons le petit-déjeuner inclus que nous nous dépêchons d’engloutir pour partir à la gare. Nous disons au revoir à Delft et ses canaux pour passer la journée à La Haye à 15 minutes d’ici en train.
En arrivant, nous nous délestons de nos sacs à dos dans des lockers à la gare. C’est très pratique lorsqu’on voyage en train de pouvoir laisser ses bagages à la gare. Nous sommes totalement libres pour découvrir la ville. La Haye est connue pour abriter de nombreuses institutions européennes comme le parlement mais c’est aussi la capitale administrative des Pays-Bas, avec tous les ministères réunis autour de l’étang Binnenhof. Il y a toute une partie en travaux. Mais nous pouvons l’admirer depuis une installation temporaire en hauteur.
Nous continuons notre balade dans le centre-ville entre rue commerçante, passages couverts et églises. On se pose pour manger proche d’un canal. Il y en a moins ici, on voit que c’est une grande ville. Le resto Pistache café sert des encas sur le pouce. Nous prenons deux tartines avocats et poivrons qui mettent du temps à arriver (c’est la pause déjeuner des hollandais) mais qui s’avèrent très bonnes.
On se balade dans un petit parc, puis on décide de prendre le tram pour rallier la bande de sable en bordure de mer à 20 minutes du centre-ville. Nous arrivons à Scheveningen Strand, qui borde la ville balnéaire avec de grands immeubles et casinos. On enlève les chaussures pour fouler le sable et tremper les pieds dans la mer du Nord. Elle est bien fraîche à 12° mais c’est agréable de marcher un peu sur le sable jusqu’à la grande roue.
Puis, on trouve un petit spot avec canapé et parasol pour prendre un goûter. On se repose un moment ici, à l’abri du vent, avant de reprendre le tram pour la gare centrale.
Ce soir, nous dormons à Leiden (ou Leyde) à 15 minutes de La Haye en train. En arrivant nous retrouvons les canaux, les petits ponts et façades en brique qui nous ont manqué aujourd’hui. Nous y passerons deux nuits pour profiter au maximum de la ville.
L’hôtel CTY Books a une arrivée autonome avec une clé digitale. Je déverrouille la porte avec mon téléphone, une première. Nous arrivons dans une entrée digne d’un Escape Game avec un paon empaillé et une petite musique. C’est en fait une ancienne librairie qui a été reconvertie en appartements. On monte ensuite un escalier escarpé pour arriver devant la chambre numéro 3 qui porte le nom de l’écrivain Gallois Roald Dahl. Chaque chambre a son écrivain attitré. Nous faisons face à Agatha Christie. J’espère que notre séjour sera sans mésaventures…
Nous entrons dans notre chambre aux tons bleu marine et poutres apparentes noires. Les couleurs sombres sont contrebalancées par les grandes ouvertures sur le canal. C’est décoré avec goût et nous nous y sentons tout de suite bien.
Nous ressortons faire quelques courses au supermarché le plus proche car nous avons une petite cuisine pour le séjour. Le restaurant en bas de notre appartement nous a fait de l’œil en arrivant alors ce soir nous mangeons chez Annie’s, un resto sur l’eau, face au pont. Nous prenons des bières locales Brouwerij’t IJ avec une autruche comme emblème…
Nous regardons le jour se coucher au bord de l’eau avant de rentrer dans notre logement cocooning. Nous avons hâte de découvrir la ville.
Jour 4 – Leiden, ville coup de cœur
Nous nous réveillons dans cette superbe chambre et prenons notre petit déj au lit et notre temps car il pleut ce matin. En milieu de matinée, nous partons en direction du Molen de Valk, un des derniers moulins à plateforme de la ville. Il y a beaucoup de vent et les pales du moulin tournent à plein régime.
Nous visitons tous les étages du moulin de 29 mètres de haut avec la partie habitable à la base et les différents rouages dans les étages. Nous avons aussi des explications sur les différents types de moulins et notamment ceux utilisés pour pomper l’eau et lutter contre la montée des eaux aux Pays-Bas. Les échelles sont assez abruptes et nous prenons la mesure de ce que devait être la vie de meunier à l’époque.
Nous continuons ensuite vers le Molen de Put, autre moulin reconstitué à pivot, pour le diriger dans le sens du vent. Celui-ci ne se visite pas mais le quartier a des allures de carte postale.
Des ponts à balancier sont partout au-dessus des canaux, ils permettent de laisser passer les péniches trop volumineuses. Il y a beaucoup d’art dans la ville, notamment des poèmes de poètes renommés sur les murs, mais aussi des sculptures de Rembrandt, peintre qui est né ici.
Nous faisons une pause déjeuner dans une structure en verre flottant sur l’eau : De Volt. On goûte les croquettes aux ragoûts appelées Bitterballen avec une sauce moutarde douce et c’est très bon. Puis des tartines avocat saumon.
Le temps ne s’améliore pas, alors on retourne faire une pause à l’appartement. C’est l’avantage des petites villes : nous arrivons par le train avec la gare déjà proche du centre et notre logement nous permet d’être au cœur de l’action ou d’être un refuge en cas d’intempéries.
En fin d’après-midi, le soleil fait son apparition et nous en profitons pour explorer les canaux, le quartier de l’université et l’église Saint-Pierre.
Nous passons voir la tour ronde Burcht construite sur un monticule et qui nous donne un aperçu en hauteur de la ville.
Celle-ci a une autre saveur sous le soleil, ces petites rues bordées de vélos et de bancs devant les façades sont très mignonnes.
L’emblème de la ville sont deux clés croisées appelées « clés du paradis » et je ne peux qu’être d’accord !
Nous trouvons un spot au bord d’un canal pour grignoter un apéro et des bières locales. Puis nous rentrons manger chez nous, contents de cette journée de découverte et impatients de voir la suite demain.
Jour 5 – De Leiden à Haarlem
Ce matin est notre dernier réveil dans la jolie ville de Leiden. Nous prenons notre temps avant de quitter notre appartement au bord des canaux. Il y a le marché dans les petites rues et nous achetons des gaufrettes fourrées au caramel, typiques du pays.
Ensuite, nous allons visiter le jardin botanique le plus ancien des Pays-Bas : Hortus Botanicus
Il se situe dans le quartier de l’université et comprend plusieurs espaces : grande serre carnivore, serre des plantes endémiques et tropicales, jardin japonais et chinois, marre aux carpes et têtards, roseraie, et même des ruches à l’ancienne dans des paniers tressés.
Nous avons adoré nous y promener sous un soleil radieux.
Nous retournons ensuite du côté des moulins pour les voir sous le soleil et prenons notre pause déjeuner en terrasse chez Toodje pour déguster de délicieuses tartines estivales.
Vient le moment de récupérer nos sacs à dos à l’accueil de l’hôtel. Nous prenons un nouveau train pour Haarlem, à 20 minutes au Nord et pas loin d’Amsterdam. C’est une des plus grandes villes du pays, alors nous nous attendons à moins de mignonneries. Le trajet depuis la gare jusqu’au Six boutique hôtel nous donne tort car les rues sont très jolies et les terrasses des cafés nous tentent. Nous logeons proche de l’église Saint-Bavon. On dirait un petit village avec des logements et boutiques adossés au bas de l’Église.
Nous arrivons devant notre hôtel et récupérons la clé dans la boîte. Le hall est un cabinet de curiosité. Nous montons dans les étages pour découvrir notre chambre sous les combles. Les poutres apparentes sont très jolies, mais le plafond incliné me vaudra une bosse sur la tête. C’est donc pour ça que ça s’appelle les Pays-Bas ?
Après une petite pause, nous ressortons nous promener dans les rues alentours pour prendre le pouls de la ville. Nous retrouvons les canaux plus larges, les façades en briques et les pavés au sol, sans oublier les pistes cyclables où déboulent les Hollandais à toute vitesse. Nous voyons un pont s’ouvrir pour laisser passer une péniche, puis nous prenons ce même pont pour rentrer à la chambre.
Jour 6 – Haarlem, ville surprenante
Nous commençons la journée par prendre un petit déj au Spot café avec vue sur les canaux. J’ai l’impression que tous les Hollandais commencent la journée comme ça.
Nous longeons ensuite le canal et ses différents ponts à bascule et pivotants que nous regardons à l’œuvre pour laisser passer les bateaux. Nous continuons jusqu’à De Koepel, une ancienne prison en rotonde dont on voit le dôme de loin. Elle a été construite ainsi pour des raisons psychologiques, chaque prisonnier était surveillé par une tour centrale et le fait d’être observé en permanence les poussait à développer un meilleur comportement.
L’endroit est aujourd’hui réhabilité en bureau, coworking et cinéma et les anciennes geôles servent à des expositions, vestiaires ou cuisines. Ce lieu hyper vivant était autrefois beaucoup plus sinistre et on a du mal à se l’imaginer.
On passe ensuite devant le moulin De Adriaan dont les pales tournent au gré du vent. Il fait un temps superbe et il commence même à faire chaud. Nous longeons le canal et croisons des hommes sur un bateau qui nous expliquent que demain ils partent avec 12 autres bateaux pour rallier Amsterdam par les canaux. La capitale n’est vraiment pas loin et pouvoir y accéder par l’eau doit être un beau voyage.
Nous revenons doucement en ville pour déjeuner dans le jardin de Toast, des tartines, bowls et autres gourmandises. Nous flânons ensuite sur la grande place, les petites rues, les églises avec leurs carillons qui sonnent 8 fois par heure ! Malheureusement, on peut rarement y entrer car elles sont soit fermées, soit payantes depuis le début du séjour.
Nous entrons dans des cours intérieures privées mais ouvertes à tous. Les jardins et devantures des maisons sont très bien entretenus. Il y a des pots de fleurs et des bancs partout. On se fait la réflexion que l’on voit à l’intérieur des maisons et que les gens ne s’en cachent pas. Ils font parfois des petites expositions devant leurs fenêtres.
Nous prenons un goûter dans un coffee chez Moki, vers 17h00. Ici, c’est bientôt l’heure du dîner. Les Hollandais ne mangent pas beaucoup le midi, juste des sandwichs, d’où la maîtrise de l’art des tartines. Et par conséquent, ils mangent tôt le soir.
On remarque aussi que beaucoup de sacs à dos sont accrochés aux mâts des drapeaux sur les façades des maisons. Après une recherche internet, on apprend que c’est pour symboliser la fin du cycle supérieur ou d’un diplôme d’un étudiant dans la famille. Les maisons sont par ailleurs très chères, selon les annonces des agences immobilières, même si les salaires sont plus élevés qu’en France.
Jour 7 – Direction Utrecht
Notre dernier réveil à Haarlem nous rappelle que la semaine passe vite. Nous quittons le boutique-hôtel pour prendre un petit déjeuner au By Lima, resto-café diététique. Nous prenons des parts de Banana bread et pain d’épices, ainsi qu’un crumble, le tout surplombé de fruits. Il s’avère que ce copieux petit déjeuner nous tiendra au ventre toute la journée.
On prend ensuite le train direction Utrecht. Le trajet durera 50 minutes avec un rapide changement à Amsterdam. C’est le trajet le plus long du séjour. Il fait très chaud aujourd’hui, 32°, et nous le ressentons bien sur le trajet jusqu’à l’appartement avec nos gros sacs à dos. On se pose quelques minutes au logement avant de partir visiter la ville.
On sent que c’est plus grand, les canaux sont larges et les rues aussi. On apprécie de retrouver la fraîcheur du canal et l’ombre des arbres. La place centrale est très jolie avec sa cathédrale gothique et son cloître. Le clocher est séparé de l’église depuis un effondrement et c’est assez atypique de voir cette grande tour et son carillon tenir debout.
D’autres petits cloîtres autour de la place sont très mignons pour leurs jardins : Flora’s Garden ou Sainte-Marie, plutôt sainte Marie Jeanne, à en juger par l’odeur. Les Hollandais investissent les places, les quais et on ne compte plus le nombre de bateaux, canoës, pédalos où les gens prennent l’apéro. On prend des glaces pour se refroidir un peu et continuons notre balade.
On découvre un ancien château d’eau en brique au milieu des habitations. Nous allons faire quelques courses pour ce soir et rentrons car la chaleur est écrasante. On prend l’apéro face aux canaux depuis notre fenêtre et regardons les embarcations passer. Nous n’avons pas de clochers à proximité cette fois, donc on ne pourra pas écouter le carillonneur exceller dans son art. C’est quand même inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco.
Jour 8 – Gouda, la dernière ville de notre périple
Nous nous réveillons après une nuit bien chaude et bruyante au bord du canal d’Utrecht. Ce matin, direction Gouda, la dernière étape de notre séjour. Nous arrivons vers midi sous un ciel plus gris et donc moins de chaleur. Nous respirons enfin. Les premiers pas sur les canaux nous font penser à Delft, nous prenons la direction du Airbnb.
J’ai des indications pour une arrivée autonome à l’arrière d’une cour. En entrant, nous découvrons un atelier de voitures anciennes immense et en continuant au bout du garage, nous découvrons un piano avec deux motos. L’appartement se trouve à l’étage en empruntant un escalier. Il y a tant de curiosités, d’objets anciens et des fenêtres partout.
Nous ne nous attendions pas à cela, mais le mélange de style fonctionne bien. Nous sommes surpris d’avoir accès aux anciennes Triumph et sommes émerveillés par l’endroit. C’était en fait une ancienne fromagerie. Et oui, nous sommes à Gouda ! Nous voyons encore les trappes dans le sol pour ventiler l’entrepôt. (Adresse du airbnb sur demande)
Nous prenons ensuite la direction du centre-ville avec une pause déjeuner à Licht Fabriek Gouda, une ancienne usine de gaz et électricité. Le mélange industriel moderne est très réussi.
Nous nous promenons sur la place centrale où se trouve l’hôtel de ville, l’église Saint-Jean et De Goudse Waag : ancien endroit où l’on pesait les fromages. On en profite pour y déguster différents types de gouda, jeunes, un an d’affinage et avec différentes épices. Nous avons une préférence pour le gouda classique d’un an et sa croûte orangée qui a un léger goût de parmigiano.
Nous nous rendons ensuite au Kamphuisen Siroopwafel fabriek, une fabrique de gaufres au sirop, différentes des gaufres à la mélasse goutées jusqu’alors.
Après une traduction de l’histoire de la fabrique, nous enfilons nos charlottes pour voir les machines réaliser les fameuses gaufres. La pâte à la cannelle est chauffée puis écrasée avec des presses pour former les gaufrettes rondes. Le sirop est ajouté, puis une gaufrette est ajoutée par-dessus. S’en suit tout un enchaînement de calibrage pour arriver dans le sachet final. Nous goûtons une gaufre à la fin de la visite. Le sirop fait ressortir un léger goût d’alcool et nous préférons les gaufres à la mélasse (Stroopwafel).
Nous décidons ensuite d’explorer le sud de la ville et ses moulins, mais aussi d’aller du côté du port De Rotterdamse Poort où de nombreux bateaux avec des drapeaux colorés sont à quai. En nous approchant, nous voyons des hommes en sabots s’affairer au bord de l’eau. Plus loin, une guinguette et des grandes tables sont installées, des musiciens s’apprêtent à jouer.
Nous voyons sur des affiches qu’il s’agit de la fête des chansons, du poisson et de la mer. Nous prenons des bières et des bitterballen dans cette ambiance festive au bord du port.
Nous rentrons ensuite tranquillement au bord de l’eau dans notre atelier-fromagerie. Nous passons la soirée dans cet endroit atypique. Demain, nous essaierons de profiter encore un peu de ce que la ville a à offrir avant de reprendre le train pour la France.
Jour 9 – Un peu de fromage avant le retour en France
Dernier réveil au Pays-Bas ce matin. Nous sommes un peu tristes de partir car nous aimions découvrir les villes, les rues paisibles et les canaux de ce pays.
Pour profiter des quelques heures qui nous restent, nous allons visiter la Gouda cheese expérience. Nous ne pouvions pas repartir de Gouda sans en apprendre plus sur ce fromage. C’est un parcours très interactif avec des vidéos, des animations et un questionnaire pour devenir maître fromager.
Nous prenons cette distinction très à cœur et remplissons notre feuille tout au long de la visite. Nous voyons notamment les différentes étapes pour obtenir le fromage : le lait, la fermentation, le pressage, l’enrobage en plastique, le stockage et affinage. Une meule peut peser jusqu’à 12 kilos.
Les traditions du marché sur la place de Gouda avec les négociations en se claquant la main ainsi que son exportation dans les années 1600 ont contribué à sa renommée mondiale. Nous avons droit à une dégustation de Gouda du plus jeune au plus vieux, de quelques mois à un an et demi. Jeune, il est plus mou et doux, puis avec l’âge, il devient plus dur et fait ressortir les cristaux de sel qui lui donnent un goût plus prononcé. A la fin de la visite, nous récupérons notre badge « je suis maître au fromage » !
Nous faisons ensuite des emplettes à ramener en France. Magnet, carte postale, gaufre à la mélasse, petite sauce aigre-douce moutarde aneth et bien sûr du Gouda. Pour cela, nous retournons dans le bâtiment historique de la pesée du fromage, où le rapport qualité prix nous paraît le meilleur. Après avoir dévalisé l’étale, nous prenons pour la dernière fois des Bitterballen pour la pause déjeuner.
On se promène un peu dans les ruelles pour revenir chercher nos sacs au logement avant de partir pour la gare. Ce sera notre dernier train néerlandais pour rejoindre Rotterdam avant l’Eurostar pour Paris. Les Pays-Bas vont nous manquer, c’est certain. L’ambiance paisible qui règne et l’absence de bruit nous a fait un bien fou. Plus de vélos et moins de trafic bruyant, les Hollandais sont en plus très respectueux et on se sent tout de suite détendus et en sécurité.
J’ai adoré re-découvrir la Hollande méridionale et ses villes plus méconnues.
Pendant 10 jours, nous avons arpenté le pays avec une tranquillité d’esprit et rien d’autre que mon sac à dos comme bagage. Nous avons parcouru 1400 km en train pendant notre séjour et l’équivalent de seulement 4,5 kg de CO2 émis pour nos trajets par personne.
Calculer son empreinte carbone avant le prochain voyage, peut aiguiller son choix de mode de déplacement. Il existe de nombreux simulateurs en ligne, notamment celui de l’ADEME qui permet de comparer les moyens de transport.
Bonnes adresses et logements
Accéder à toutes les bonnes adresses pour prendre un café, manger de bonnes tartines à la néerlandaises ou découvrir un lieu insolite :
Pour ce qui concerne les logements, voici une liste de ceux que nous avons préférés :
(me contacter pour connaitre les autres)
J’espère que le récit de ces 10 jours aux Pays-Bas vous inspirera pour planifier votre prochaine aventure en train ! N’hésitez pas à écrire en commentaire votre retour d’expérience et je réponds également à toutes les questions !
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